Accueil arrow Le parvis des Gentils (Benoît XVI)
Participer à la Pâque du Christ Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
    
     La nature humaine a été assumée par le Fils de Dieu si intimement que non seulement en cet homme qui est le premier-né de toute créature (Col. 1,15), mais aussi dans tous les saints, il n'y a qu'un seul et même Christ. Et comme la tête ne peut se séparer des membres, ainsi les membres ne peuvent être séparés de la tête…
     Tout ce que le Fils de Dieu a fait et enseigné pour la réconciliation du monde, nous ne le connaissons pas seulement par l'histoire du passé, mais nous l'expérimentons aussi par la puissance de ses œuvres présentes. Par l'Esprit Saint il est né d'une mère vierge et, par le même Esprit, il féconde son Église toute pure, afin que, par l'enfantement du baptême, une innombrable multitude d'enfants soit engendrée à Dieu. Il est dit de ceux-ci qu'ils ne sont pas nés du sang, ni du vouloir de la chair, ni du vouloir de l'homme, mais de Dieu (In 1,13). C'est en lui que la descendance d'Abraham est bénie par l'adoption du monde entier, et que le patriarche devient père des nations lorsque naissent de la foi et non de la chair les fils de la promesse. Sans faire exception d'aucun peuple, il forme de toutes les nations qui sont sous le ciel un seul troupeau de brebis saintes. Chaque jour il accomplit ce qu'il avait promis : J'ai encore d'autres brebis qui ne sont pas de ce bercail; celles-là aussi il faut que je les mène, elles écouteront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul pasteur (In 10,16). En effet, bien que ce soit surtout à Pierre qu'il ait dit : "Pais mes brebis (In 21,17)", c'est néanmoins par le seul Seigneur que tous les pasteurs sont pris en charge, et ceux qui viennent au Rocher (le Christ), il les nourrit dans des pâturages si gras et si bien arrosés, que d'innombrables brebis fortifiées par l'abondance de son amour n'hésitent pas à mourir pour le nom de leur Pasteur, de même que le bon Pasteur a daigné donner sa vie pour ses brebis. C'est avec lui que souffre non seulement le courage glorieux des martyrs, mais aussi la foi de tous ceux qui renaissent au bain de la régénération. Lorsqu'en effet on renonce au diable pour croire en Dieu, lorsqu'on passe de la vétusté au renouveau, lorsqu'on dépose l'image de l'homme terrestre pour revêtir la forme céleste, il se produit comme une sorte de mort et comme une espèce de résurrection i si bien que celui qui est re.ç!:1 par le Christ et qui reçoit le Christ n'est plus, après le bain du baptême, ce qu'il était avant, mais le corps du régénéré devient la chair, du Crucifié...  
     C'est pourquoi la Pâque du Seigneur est célébrée comme il convient avec des azymes de pureté et de vérité (1 Cor. S,8), lorsque, une fois rejeté le ferment de l'ancienne malice, la nouvelle créature s'enivre et se nourrit du Seigneur lui-même. Car la participation au corps et au sang du Christ n'a d'autre action que de nous faire passer en ce que nous prenons et de nous faire porter partout, en notre esprit et notre chair, celui en qui et avec qui nous sommes morts, ensevelis et ressuscités.
St Léon le Grand
Sermon XII pour la Passion


 
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