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Histoire de la CFC
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Création littéraire


On ne peut prier qu’avec des textes de qualité. Dès les débuts la Commission s’en soucia. Sous la pression des besoins et des urgences, moines et moniales se mettaient à produire pour leur communauté. Une coordination et un certain contrôle s’imposaient. La première tâche de la section “Textes” fut de collationner ces traductions et créations et de donner des critères et des directives. Elle fut ainsi amenée à un travail de réflexion sur les divers genres littéraires, en tenant compte du point de vue théologique et fonctionnel. Le fruit de ces études fut publié parfois dans Liturgie. Mais très rapidement, elle s’aperçut qu’elle devait fonctionner elle-même comme agent producteur de textes, en regroupant au cours de sessions spéciales les moines et moniales qui paraissaient plus doués pour ce genre d’activité. Le sigle CFC est devenu alors un nom d’auteur déposé à l’organisme civil chargé des droits d’auteurs, la SACEM. Le premier travail porta sur les traductions et propositions de textes du rituel, à la demande de la Commission de l’Ordre, mais on ne tarda pas à penser à l’Office : antiennes et oraisons, puis, surtout, hymnes et “tropaires”.


Dire que la C.F.C. est un nom d’auteur ne signifie pas le charisme particulier de ceux ou celles qui collaborent à la création des textes est raboté et méconnu. Dans les premiers temps, selon l’antique tradition de l’Église, on a voulu conserver un certain anonymat des textes destinés à la liturgie. Mais certaines raisons ont poussé à ce qu’au moins paraissent les initiales de celui ou celle qui a l’initiative d’une création et la “porte” pleinement. Cependant le texte n’est assumé par la C.F.C. que s’il a été étudié, amendé, vérifié d’une manière ou d’une autre dans le cadre de la section “Textes” et vérifié sur le plan doctrinal. En un sens le sigle C.F.C., comme nom d’auteur, s’apparente à un copyright ou à un label.


En novembre 1967, l’épiscopat de France crée une commission spécialisée pour l’élaboration des textes, la C.L.E. : quelques auteurs de la C.F.C. furent invités à y collaborer. Sa mission se termina en 1974, avec la parution d’un recueil œcuménique de chants en diverses langues, préfacé par Philip Potter, alors secrétaire général du Conseil Œcuménique des Églises, Cantate Domino. Le grand poète français Patrice de la Tour du Pin, qui participait avec beaucoup d’attention au travail de la C.L.E., se disait heureux de partager son expérience de croyant et d’être «appelé à dire la louange». Très sensible à la vie contemplative, il demeura jusqu’au bout un soutien, mieux un ami fidèle des moines et des moniales. Il accepta de préfacer le premier recueil de textes C.F.C. La nuit, le jour sous forme d’une longue lettre aux contemplatifs. L’on découvrira sur le site cette Lettre qui reste à la fois un témoignage, un testament et une charte. Il y exprimait son désir de voir moniales et moines s’atteler à cette tâche de création de textes. N’était-ce pas le rôle des monastères dans l’histoire de la tradition eucologique de l’Église ? Mgr Martimort le rappelait à de jeunes étudiants cisterciens à Rome en 1965: «La création liturgique ne peut venir que de la contemplation… Vous avez donc une place importante à tenir, plus grande que vous ne le soupçonnez, en étant à votre place de moines. Je vous lance le gant…» Soit dit en passant, c’est une des raisons que nous avons évoquées pour demander, en 1967, la possibilité pour les moines d’user de la langue vivante dans la liturgie: privée du concours des contemplatifs, l’Église du XXe siècle trouverait-elle son expression liturgique la plus complète, sinon la plus profonde ?


Le gant a-t-il été relevé ? En tout cas, Prière du Temps Présent, la liturgie romaine des Heures en français, publiée en 1980, compte 102 hymnes signées C.F.C. À l’heure actuelle, la base de données que tient à jour sœur Marie-Pierre Faure, responsable de la section “textes”, compte 594 hymnes et 414 tropaires.




 
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